Seen: Exposition Personnelle par Marguerite Wibaux à la Galerie The Locker Room à New York
L'artiste française Marguerite Wibaux présente une exposition personnelle à la galerie The Locker Room à New York "Seen", mettant en valeur ses œuvres du 4 avril au 12 mai 2024. Il s'agit de la troisième collaboration de Wibaux avec la galerie The Locker Room et marque un adieu avant son retour en France cet été. Offrant un aperçu panoramique de son parcours artistique à New York, l'exposition traverse le portfolio diversifié de Wibaux, allant de grandes peintures aux sculptures et aux croquis érotiques. Un élément marquant de l'exposition est une collection exclusive de portraits au pastel, capturant les visages et les personnalités de la scène artistique new-yorkaise, jamais dévoilée auparavant.
FQM : Marguerite, votre exposition "Seen" offre une exploration captivante de votre séjour à New York à travers divers médiums tels que la portraiture, les croquis, les sculptures et les peintures à l'huile. Pourriez-vous nous en dire plus sur votre inspiration derrière cette exposition d'adieu ?
Marguerite Wibaux : Absolument. "Seen" est essentiellement une documentation de mes expériences à New York. J'ai cherché à capturer l'essence du zeitgeist, les joies et les luttes de notre époque à travers mon œuvre. L'un des points forts de l'exposition est une collection de portraits au pastel, dessinés d'après nature, inspirée par les œuvres de David Hockney. Ce qui distingue mon approche, c'est que j'utilise le portrait comme un moyen de me connecter avec les personnes que je rencontre spontanément. Le processus de dessin se déroule simultanément avec la rencontre elle-même, permettant une connexion unique avec chaque sujet.
FQM : Cela semble incroyablement personnel et engageant. Pouvez-vous élaborer sur certaines pièces spécifiques de l'exposition qui incarnent ce thème d'être vu ?
MW : Bien sûr. Un exemple qui illustre ce thème est "Dinomite Twins" de ma série "Horror Vacui". Dans ce tableau, j'explore le conflit entre l'identité et le désir d'être vu. Les modèles sont entourés de miniatures provenant de leurs réseaux sociaux, symbolisant la nature écrasante de nos identités numériques par rapport à nos vrais moi.
Un autre exemple est le tableau "Seen" (de la pool party avec le jeu de mots seen/scene/sin), qui aborde le concept d'interactions superficielles à l'ère numérique. Malgré l'apparence vibrante, les personnages représentés semblent déconnectés les uns des autres, avec leurs téléphones intrusifs.
FQM : Votre travail semble puiser dans une variété d'influences, y compris vos expériences d'enfance à Rome. Comment ce contexte informe-t-il votre expression artistique ?
MW : Grandir à Rome m'a exposée à l'esthétique riche de l'art baroque, qui a profondément influencé mon style. Je suis attirée par les contrastes dramatiques, les émotions intenses et les mouvements sensuels, que je cherche à transmettre dans mon travail. Par exemple, la sculpture "Psychos", dans laquelle un homme est pris dans une sorte d'extase, tandis que ses narines ont des cadenas. La clé est juste à côté, ce qui pousse le spectateur à se poser des questions.
Les gens utilisent parfois des clés pour consommer des drogues, comme un moyen de déverrouiller leur esprit, ou est-ce le contraire ?
FQM : Votre exposition offre une vue multifacette de votre univers artistique. Pouvez-vous partager vos réflexions sur la diversité des médiums et des thèmes présents dans "Seen" ?
MW : "Seen" n'est pas conçu comme une rétrospective mais plutôt comme une invitation pour le public à s'immerger dans mon parcours créatif. Des dessins à l'encre gestuelle aux photographies intimes et aux sculptures provocantes, chaque pièce contribue à une plus grande narration explorant l'innocence, l'intimité et la condition humaine. L'inclusion d'œuvres érotiques aux côtés d'images inspirées de l'enfance vise à défier les normes et perceptions sociétales.
Mon temps en Chine m'a exposée aux techniques traditionnelles de peinture à l'encre chinoise, que j'ai incorporées dans mon approche de la représentation des figures occidentales de nues et d'érotisme. Cette fusion d'influences artistiques orientales et occidentales ajoute une dimension unique à mon travail, permettant une interprétation fraîche de thèmes érotiques.
FQM : Il est fascinant d'entendre parler de la complexité de votre vision artistique. Merci d'avoir partagé vos idées avec nous, Marguerite.
MW : Merci de m'avoir invitée. Cela a été un plaisir de discuter de mon travail avec vous.
Galerie The Locker Room, 373 South 1st St, Brooklyn, NY 11211, jusqu'au 12 mai
Samedi et Dimanche de 12 h a 18 h
photos avec l'aimable autorisation de l'artiste
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