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Dévoilons le riche héritage de Nancy Berhorst et de son lien avec le compositeur de La Marseillaise : une histoire de résilience, d'art et d'héritage

La petite pièce résonnait du doux vrombissement d'un ventilateur tandis que l'intervieweur ajustait son appareil d'enregistrement. Nancy Berhorst, une femme de 84 ans dont les yeux brillaient comme un défi à son âge, s'installa dans son fauteuil. « Waouh, c'est ce qu'on dit maintenant », commença-t-elle d'une voix ferme et chaleureuse. « Alors, dites-moi, pourriez-vous nous en dire plus sur votre héritage français et votre lien avec Claude-Joseph Rouget de Lisle, le compositeur de La Marseillaise



D'un signe de tête gracieux, Nancy s'est lancée dans une aventure à travers sa lignée, un récit tissé d'histoire, de musique et d'anecdotes personnelles. « Tout d'abord, puis-je retourner cette image ? » a-t-elle demandé, en attrapant une photographie posée sur la table. L'image représentait un homme au visage sévère mais gentil, ses yeux laissant deviner le génie créatif qui sommeillait en lui. « Voici mon grand-père, Patrick DeLille. Il est venu directement de France au Canada, où il a rencontré ma grand-mère, Harriet Geno. Ils se sont mariés et se sont installés à Bay City, dans le Michigan, où ils ont élevé sept enfants. »


La voix de Nancy prit un ton nostalgique alors qu'elle racontait la vie de son grand-père. « Mon grand-père est mort quand mon père avait 19 ans. Il avait donc la cinquantaine. Patrick DeLille est mort à 50 ans. Il possédait un bar appelé « The Last Chance » à Bay City, dans le Michigan, où il a eu l'occasion de parler à beaucoup de gens et de comparer leurs histoires et leur vie. »


La pièce semblait se remplir des bavardages animés du passé tandis que Nancy décrivait l'importance du bar. « Mes deux parents parlaient couramment plusieurs langues. Ma mère parlait couramment le polonais et mon père le français. Mais ils se disputaient pour apprendre une autre langue à leurs cinq enfants. La langue que nous parlions était donc l'anglais et de ce fait, ils avaient l'accent américain. »


Nancy s'arrêta un instant, un sourire aux lèvres. « Mon père était un chanteur et un danseur éloquent. Il a hérité de cet héritage de son père et de Claude-Joseph Rouget de Lisle. Ils ont toujours été fiers d'être français, mais ils étaient américains avant tout. Cela a changé quand ils sont arrivés en Amérique. »


Sa fierté était évidente alors qu'elle continuait son récit. « Je sais que mon ancêtre, Claude-Joseph, a en fait écrit l'hymne national français, La Marseillaise. J'ai fait de gros efforts pour apprendre la langue et la chanson, mais la langue polonaise que je maîtrise m'a empêchée de parler correctement le français sans accent. J'aime la langue et la culture françaises. J'aimerais aller en France un jour. Mon père m'a appelée Nancy à cause de la ville de Nancy en France. Tout le monde pensait que c'était Nancy Sinatra, mais c'était Nancy en France. »


Le lien de Nancy avec son héritage était profondément personnel et sincère. Elle racontait son lien avec la franc-maçonnerie, retraçant l'histoire de la famille à travers le passé secret et chargé d'histoire de la société des franc-maçons. « Claude-Joseph était franc-maçon, et il a été admis à la Loge franc-maçonne de Strasbourg en 1792, où fut écrite La Marseillaise. Il fait partie de la famille, il y a deux branches que nous avons pu retracer à travers les francs-maçons. »


L'histoire du voyage de sa famille de la France au Québec, puis au Michigan, est pleine de résilience et de détermination. « Patrick est venu directement de France, mais une autre partie de la famille est passée par le Québec en 1793 parce qu'ils avaient peur de ce qui arriverait lorsque le gouvernement l'aurait mis en prison pendant la Terreur. »


La voix de Nancy s'adoucit alors qu'elle parlait des difficultés auxquelles sa famille était confrontée. « Certains membres de sa famille, les frères de son père, sont venus du Québec. La région de Détroit faisait encore partie du Québec jusqu'au début des années 1800. Ils vivaient avec les Français, les Allemands vivaient avec les Allemands, et les Italiens avec les Italiens. Ils avaient tous peur que, comme la Gestapo allemande, ils viennent les chercher et les renvoient dans leur pays. »


Malgré la peur et la séparation, sa famille s'est retrouvée. « Mon père a retrouvé son oncle Noah alors qu'il avait déjà plus de 60 ans. Ils vivaient à Détroit, et c'est là que l'histoire a commencé pour nous. »


L'histoire de Nancy ne se limite pas à ses ancêtres, elle raconte aussi sa propre vie, empreinte de musique, de performances et d'un profond sens du devoir. Elle raconte ses premières années, son amour du chant hérité de son père, qui ressemblait à Frank Sinatra. « À six heures du matin, il se levait, allumait la radio et chantait Peg of My Heart, en dansant avec des chaussures souples dans toute la maison. »


La passion de son père pour la musique et le spectacle a laissé une impression durable sur Nancy. « J'ai rejoint la chorale à l'école, la chorale dans les églises et j'ai toujours chanté en groupe. Ma première chanson en sixième était « You Belong to Me ». Je tenais les paroles dans mes mains et elles sont tombées par terre, mais je pouvais les chanter sans regarder les paroles. »


La vie de Nancy était une mosaïque de rôles divers : infirmière, danseuse de hula, poète et enseignante. Chacun de ces rôles a façonné la personne qu'elle est aujourd'hui. « J'ai constamment progressé en tant que chanteuse. J'étais une bonne nageuse, je retenais mon souffle très longtemps. Mais aussi, je suis fière de pouvoir prononcer correctement les mots, une compétence qui a fait de moi une lectrice dans l'église. »


Sa foi catholique a été la pierre angulaire de sa vie. « Dieu m'envoie des anges pour m'aider à traverser les moments difficiles. Je n'aurais jamais pu participer au concours si Dieu ne m'avait pas envoyé un ange à mes côtés. »


L'histoire de Nancy a pris une tournure enchanteresse lorsqu'elle s'est installée à Hawaï en 1952. Elle a continué à chanter et elle a même fait du hula lors de luaus. Une rencontre fortuite avec un garçon hawaïen de 19 ans jouant du ukulélé lors d'un luau est devenue un souvenir précieux. « Il m'a dit : "Viens et danse le hula". Alors je m'y suis mise et tout le monde a adoré. »


L'un des chapitres les plus marquants de la vie de Nancy fut sa relation avec Don Ho, le célèbre artiste hawaïen. « En huitième année, j'ai écrit un poème que Don Ho a ensuite transformé en chanson. Vingt-cinq ans plus tard, je suis allée le voir à Hawaï et il chantait ma chanson. Il ne savait pas que c'était mon poème jusqu'à ce que je le lui dise. Nous sommes devenus amis et il a toujours été très aimable avec moi. »


Sa vie en Arizona avec son mari Ed, qu'elle a épousé il y a 65 ans, était remplie d'amour et de liens de famille. « Nous avons déménagé en Arizona en 1986, lorsque ma première petite-fille est née. Aujourd'hui, elle est neurologue et son frère est directeur d'école primaire. »


Le dévouement de Nancy à aider les autres en tant qu'aide-soignante privée et son travail bénévole intensif reflètent son esprit altruiste. « Je voulais me consacrer aux personnes qui me sont chères et au-delà. J'ai été présidente de la Légion de Marie pendant 21 ans, ouvrant de nombreuses sections dans tout l'État. »


Son implication dans les concours de beauté a commencé en 2001, un parcours qui l'a amenée à remporter le titre de Super Senior Universe à l'âge de 83 ans. « La personne pour laquelle je travaillais en tant qu'infirmière a envoyé une candidature pour moi. Il a payé les 25 $ de frais et m'a dit que j'allais chanter. Ce fut le début. »



Le parcours de Nancy dans les concours de beauté a été marqué par la persévérance et le succès. « J'ai participé à sept concours avec James Kimsey de Ms Senior USA (Senior Pageants Group, Senior Pageants Foundation). J'ai remporté le titre de Super Senior Universe et je suis maintenant au sommet de mes capacités. »


Son conseil pour les autres personnes qui envisagent de participer à des concours de beauté et de poursuivre leurs passions plus tard dans la vie était simple mais profond. « Ne soyez jamais jalouse. Acceptez les erreurs. Pardonnez. Mettez Dieu en premier, vivez simplement et aimez inconditionnellement. »




L'histoire de Nancy Berhorst est celle d'une résilience, d'un héritage et d'un profond amour de la vie. Son parcours des rues historiques de France aux rivages animés d'Hawaï, pour finalement atteindre le cœur de l'Arizona, témoigne du pouvoir durable de la famille, de la foi et de la musique. Alors qu'elle concluait son récit, la salle était remplie d'un profond sentiment d'admiration et d'inspiration, un hommage approprié à une femme dont la vie était aussi riche et variée que les mélodies qu'elle chantait.

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